Reims dans la guerre en 1917.

La première pierre de l’hôtel de ville est posée le 18 juin 1627 par le Lieutenant des habitants, Nicolas Lespagnol. L’édifice, dont les plans sont dus à l’architecte Jean Bonhomme, se situe place du Marché aux Chevaux, devenue par la suite place de l’Hôtel de Ville. Lorsqu’en 1636 Claude Lespagnol, frère de Nicolas et lui aussi Lieutenant des habitants, inaugure l’édifice, ce dernier est inachevé faute d’argent. Ce n’est qu’au XIXe siècle que la construction peut être menée à son terme. L’hôtel de ville, définitivement terminé, est inauguré par le maire Victor Diancourt le 12 août 1880.

Dès l’automne 1914 des obus tombés sur l’édifice l’endommagent. Mais jusqu’au printemps 1917 le bâtiment est relativement épargné puisqu’une cinquantaine de projectiles seulement l’on touché. Grâce à la pose de bâches goudronnées, il reste fonctionnel et continue d’abriter les services municipaux. Mais le 21 avril 1917, vers 12 heures 30, deux obus de gros calibre causent de très importants dégâts. Par prudence, l’administration municipale s’installe alors dans les caves de la maison de champagne Werlé, située à proximité au 6 rue de Mars. Les employés municipaux y occupent une longue galerie où des tables, placées les unes à la suite des autres accueillent les différents services : comptabilité, état-civil, secrétariat du maire, bureau militaire, appariteurs, police. Un recoin est réservé à Jean-Baptiste Langlet, à ses deux adjoints Emile Charbonneaux et Jean de Bruignac, ainsi qu’au secrétaire en chef Raïssac. L’éclairage de l’ensemble est assuré par une trentaine de lampes à pétrole.

Cette évacuation du 21 avril précède de peu la destruction totale de l’hôtel de ville. Le 3 mai 1917 un violent bombardement allemand commence vers 10 heures du matin. Il s’intensifie en début d’après-midi et se localise dans le secteur de la place de l’Hôtel de Ville.

A partir de 14 heures la chambre des notaires, ainsi que la chapelle de la Mission qui lui est attenante, sont la proie des flammes. L’immeuble de la Société des pompes funèbres, 6 place de l’Hôtel de Ville, atteint par des obus incendiaires, est lui aussi en feu. Ce dernier incendie progresse très vite et  gagne le café Dalamant 2 place de l’Hôtel de Ville. De là des flammèches embrasent les cartons bitumés mis en place pour protéger des intempéries les parties du toit de l’hôtel de ville crevées par les précédents bombardements. Le feu se propage alors à la charpente puis à tout ce qui se trouve en-dessous.

Les pompiers arrivent rapidement mais se révèlent impuissants, faute d’eau, à circonscrire l’incendie. Ils ne peuvent que s’efforcer de sauver les tableaux et les objets de valeur. Ils sont aidés par des agents de police et des volontaires accourus sur place. Des militaires participent aussi au sauvetage, et parmi eux le sergent Brians dont la municipalité signalera par la suite la conduite exemplaire aux autorités militaires. Tous, sous les obus qui continuent à tomber, font la navette entre l’hôtel de ville et le 6 rue de Mars. Du premier étage on jette dans la rue les livres de la bibliothèque qui sont ensuite emmenés aux caves Werlé. Le feu continue à progresser toute la soirée et pendant une partie de la nuit, tandis que le tir des Allemands reprend très violemment sur la ville. Le lendemain, il ne reste plus de l’hôtel de ville que le squelette noirci.

Après la guerre, la décision est prise de reconstruire le bâtiment. Cette reconstruction débute en janvier 1924 sous la direction des architectes Paul Bouchette et Roger-Henri Expert. Elle se termine en octobre 1927 et le 10 juin 1928 le Président de la République, Gaston Doumergue, inaugure l’hôtel de ville reconstruit.


 

Dernière mise à jour : 21 octobre 2022

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