Reims dans la guerre en 1917.

Cette année 1917, dans un contexte de lassitude générale de la guerre, correspond à l’emploi d’innovations techniques (chars, liaisons radio, …), l’accumulation de moyens pour percer l’adversaire, une augmentation de la mutilation des corps.

Au printemps, le front de Reims reste largement inactif mais il n’en va pas de même dans ses environs, que ce soit à l’ouest, avec les combats du Chemin des Dames ou à l’est avec la bataille des monts de Champagne qui leur est liée dans le cadre général de l’offensive prônée par le général Robert Nivelle, nouveau général en chef des armées françaises depuis décembre 1916.

Le 16 avril 1917 les VIe (général Mangin) et Ve (général Mazel) armées françaises se lancent à l’assaut du Chemin des Dames, de Soupir dans l’Aisne à Courcy dans la Marne, cette dernière commune se trouvant seulement à 10 kilomètres au nord de Reims. Dans la matinée, la Ve armée française s’empare des villages de Courcy, Loivre et Berméricourt mais pour le reste elle est très en-deçà de ce  que le plan Nivelle a prévu. En particulier, les attaques contre le Mont Spin et le fort de Brimont, conçues pour desserrer l’étau autour de Reims, échouent. Les troupes françaises et russes, malgré leurs efforts et des pertes importantes, se heurtent à des défenses allemandes bien organisées et renforcées depuis plusieurs semaines.

Le 22 avril, de nouvelles instructions sont données : il ne s’agit plus de rompre le front comme le général Nivelle l’avait espéré au départ mais seulement de dégager Reims et de compléter l’occupation du Chemin des Dames. Pour dégager Reims la Ve armée reçoit comme objectif les hauteurs de Sapigneul, le mont Spin et Brimont.

Mais le contexte militaro-politique est très tendu. Le ministre de la guerre Paul Painlevé s’oppose de plus en plus à un général Nivelle très affaibli par l’échec de son offensive et dont le remplacement est de plus en plus envisagé. Le 29 avril le gouvernement ordonne de surseoir à l’offensive sur Brimont, fixée initialement au 1er mai. On se contente d’une attaque sur le Mont Spin et Sapigneul lancée le 5 mai. C’est un échec, d’ailleurs prévisible dans la mesure où le fort de Brimont restait aux mains des Allemands. Le dégagement de Reims est ainsi rendu impossible. Le 15 mai 1917, le général Nivelle, démis de ses fonctions de commandant en chef, est remplacé par le général Pétain.

A l’est de Reims, aussi, des combats importants ont lieu, la bataille des monts de Champagne. Le 17 avril 1917, comme prévu dans le plan Nivelle, la IVe armée (général Anthoine) lance une offensive avec pour objectif l’occupation du massif de Moronvilliers. Le 20 avril, les Français s’emparent des hauteurs du mont Cornillet, du mont Sans Nom et du mont Blond. Ils avancent environ de deux kilomètres. Mais les Allemands contre-attaquent en utilisant notamment le tunnel du Cornillet pour faire parvenir des renforts. Les combats sont indécis jusqu’au 20 mai 1917 où un obus français de 400 mm, tiré depuis le camp de Mourmelon, atteint une cheminée d’aération du tunnel du Cornillet. Il asphyxie 600 soldats allemands et entraîne l’évacuation du tunnel. Les Français restent alors maîtres du terrain mais, là encore, les gains sont minimes en regard des pertes en hommes.

Au total, l’échec global de l’offensive Nivelle entraîne pour Reims le maintien de sa situation sur le front qui prévaut depuis octobre 1914.


 

Dernière mise à jour : 21 octobre 2022

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