Le 26 octobre : la cavalcade

Le lendemain de la cérémonie du sacre, le 26 octobre, Louis XV se rend en procession jusqu’à la basilique Saint-Remi, où il assiste à une messe et se recueille sur le tombeau de saint Remi et devant la Sainte Ampoule.

Grand cortège militaire, la cavalcade permet au roi de défiler sur une haquenée blanche au rythme de la musique, accompagné de troupes équestres sous les vivats de la foule. Pour le sacre de Louis XV, les gardes français et suisses en tenue d’apparat forment une haie d’honneur sur son passage et mille trois cents personnes composent le cortège. Celui-ci est organisé selon un ordre précis :

  • le grenadier à cheval
  • deux compagnies de mousquetaires
  • les chevau-légers et les gardes de la prévôté de l'hôtel du roi marchant deux par deux
  • les trois chevaux du roi tenus en laisse par le palfrenier de l'écurie du roi, accompagnés de douze pages à cheval
  • les trompettes de la chambre
  • cent gardes suisses en habit de cérémonie tambour battant
  • les chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit
  • le prince Charles de Lorraine
  • le grand écuyer de France
  • le roi, vêtu d'un habit de velours brodé d'or
  • deux capitaines de sa garde l'encadrent
  • six gardes écossais
  • le grand chambellan
  • le premier gentilhomme de la Chambre
  • le premier écuyer
  • le prince de Rohan
  • le duc de Chaulnes
  • le duc d'Orléans
  • les princes de sang
  • les officiers des gardes du corps
  • les quatre compagnies de gardes
  • les gens d'armes fermant la marche

 

Le 27 octobre : l'ordination du roi et des chevaliers

Le 27 octobre, le roi est ordonné grand maître de l’ordre du Saint-Esprit par l'archevêque:  il reçoit le manteau noir et le collier de l’ordre. La cérémonie se déroule dans la cathédrale.

L'ordre du Saint-Esprit est un ordre fondé en 1578 par Henri III pour renforcer les fidelités dans la famille royale et les princes du royaume. Cet ordre est reconnaissable à ces insignes : un collier et un costume composé d'un habit blanc et d'un manteau noir coupé comme le manteau royal du sacre.

Le collier d'or émaillé est composé d'une alternance de fleurs de lys et de monogrammes en lettres grecques, le tout réparti sur une trentaine de médaillons et de la croix de l'ordre : une croix de Malte décorée d'une colombe. Au quotidien, les chevaliers portent plutôt le cordon (un ruban de soie bleue auquel est attachée la croix de l'ordre).

Lors de la cérémonie d'ordination, le roi signe une profession de foi dans un registre où ses prédécesseurs et les seigneurs ordonnés signent également.

Une fois revêtu des insignes de l'ordre, les seigneurs viennent baiser la main du roi pour le reconnaitre comme grand maître, souverain de l’ordre. Puis, en tant que grand maître, le roi ordonne à son tour deux nouveaux chevaliers: les comtes de Chartres et de Charoloi.

 

 

Le 28 octobre : la revue des troupes

Le roi assiste à une messe célébrée à l’abbaye de Saint-Etienne, puis se rend au camp l’après-midi. Ses troupes sont installées le long du chemin de "chaalons", près de la rivière neuve. Le roi passe ses troupes en revue à cheval. Les grenadiers exécutent à son passage quelques mouvements.

Le 29 octobre : le toucher des écrouelles

La cérémonie du toucher des écrouelles clôture les cérémonies liées au sacre royal. Elle consacre le pouvoir thaumaturgique du roi, obtenu grâce à l'onction divine.

Jusqu'à Louis XIII, la cérémonie du toucher des écrouelles se déroule à Corbeny (dans l'Aisne) où sont conservées les reliques de saint Marcoul. Saint Marcoul est en effet un saint connu comme guérisseur des écrouelles, ou scrofules. Cette maladie reste fréquente jusqu'au XIXème siècle et se présente sous la forme de ganglions inflammatoires au niveau du cou. Elle est contagieuse, chronique, évolutive et considérée comme incurable, même si elle peut se guérir spontanément.

Pour son sacre, Louis XIV modifie le protocole : la chasse de Saint-Marcoul est transportée à l'abbaye de Saint-Remi où se déroule la cérémonie. Le sacre de Louis XV suit ce dispositif. Après avoir entendu une messe, Louis XV touche deux mille malades dans les jardins de Saint-Remi. Le toucher consiste en un signe de croix au-dessus des plaies tout en prononcant la formule suivante :" le roi touche, Dieu te guérisse".

Enfin, traditionnellement le roi graciait des prisonniers au moment de son sacre : six cents prisonniers sont libérés à Reims en octobre 1722.

Dernière mise à jour : 24 octobre 2022

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